1- les Chefs d’État de la Cemac viennent de se réunir à Yaoundé pour un sommet extraordinaire. Selon vous quels en étaient les enjeux ?

MOHAMADOU BAYERO Fadil

Globalement les enjeux se situent fondamentalement à deux niveaux.                                                                                                                                                                             -La  baisse  de la croissance économique dans la sous-région qui est  passée de 3, 3,% à 2,3% entre 2022 et 2023.                                                                                                                                   -La dépréciation des réserves de change qui sont passées de 2,3 mois d’importations en 2016 à 4,6 mois en 2023.  Conséquence, le risque d’une crise financière n’est pas loin. D’où la rencontre des chefs d’État.

2- quel regard portez-vous sur les économies de la Cemac 

Vous savez la Cemac se trouve dans un environnement global et ne saurait vivre en vase clos. De ce fait, les économies de cette zone sont nécessairement impactées par les fluctuations ou les chocs mondiaux. Et c’est justement là  où se pose le défi souligné fort opportunément par le Président de la République Son Excellence Paul BIYA, c’est à dire de trouver des voies et moyens pour limiter ou atténuer ces chocs qui ne sont pas seulement exogènes mais endogènes également je l’avoue. C’est tout là l’enjeu de la rencontre des chefs d’État de Yaoundé. Trouver une bouée de sauvetage pour la Cemac.

3- doit- on continuer avec le CFA comme monnaie en Afrique centrale ?

La question est complexe et comme vous le savez certainement divise également. Je pense sincèrement que pour le moment la question n’est pas tant le franc CFA en lui-même mais davantage l’usage ou l’utilisation qu’on en fait. C’est vrai que la dépréciation des réserves de change et ses corollaires  inclinent  à  répondre par la négative.   Mais il y’a des pays qui disposent de leur propre monnaie sans pour autant briller par une prospérité enviable, d’autres par contre parviennent tant bien que mal à tirer leur épingle du jeu. Ceci dit, même s’il est toujours préférable de disposer de sa propre  monnaie eu égard à la maîtrise d’un certain nombre de paramètres que cela confère, avoir sa propre monnaie en soi ne garantit rien du tout, tant qu’une gestion saine, avant-gardiste, éclairée et pragmatique n’est pas mise sur pied.

4- l’année 2024 est en de tirer sa révérence. Quel souvenir gardez ? Pensez-vous que cette année qui s’achève a été favorable au développement de notre pays ?

Comme souvenir, le sommet des Chefs d’Etat certainement marque.   Surtout de par le contexte de sa tenue. Je pense tout acteur politique,  Homme d’affaire et autre devrait être attentif à cette situation.

Sur le plan familial, la naissance de ma petite fille constitue un moment fort puisque je suis désormais Grand père et c’est une bénédiction de vivre cela de son vivant.

Maintenant parlant de développement, chaque année est particulière et le développement est tributaire de nombreuses contingences. Oui 2024 a été une année difficile, mais pas simplement pour le Cameroun. Nous avons bien résisté et il faut féliciter le Président de la République  pour cette résilience dont le Cameroun a fait montre pendant que ça partait en vrille dans d’autres pays autour de nous. On aurait aussi pu faire plus et mieux  vous allez me le dire,  mais bon… on ne s’en est pas mal sorti tout de même.

5- En 2025 se tiendra au Cameroun l’élection présidentielle. Déjà quelle analyse faites-vous du climat politique au Cameroun ? 

Le climat politique au Cameroun est dynamique. Il est animé par divers acteurs relevant de catégories sociales hétéroclites. On ressent une véritable implication des Camerounaises et Camerounais de plus en plus dans la chose politique. Une réelle prise de conscience est palpable et cela permet de discerner les discours avec ancrages sur le terrain, des élucubrations creuses et aériennes de certains responsables politiques.

La surenchère ne passe pas et on le voit et le ressent. Nous attendons sereinement l’élection de 2025 tout en continuant à faire le travail de ratissage sur le terrain pour convaincre la poignée d’indécis qui existe et bien sûr  accompagner ceux qui  ont finalement compris et surtout retrouver le droit chemin.

 

6- déjà avant de continuer en politique. Quel levier actionner pour véritablement l’économie camerounaise en 2025?

Celui des investissements et je pense que notre pays est sur la bonne voie. L’enjeu aujourd’hui est de mener les différents chantiers engagés à terme afin que les populations commencent à jouir pleinement des retombées. L’eau, l’énergie, les infrastructures routières ou de transport de manière globale etc. ces secteurs névralgiques doivent bénéficier davantage d’un suivi rigoureux. La multiplication et perfectionnement des pôles de formation selon les standards internationaux est également un impératif.

7- vous êtes le PCA de l’ANOR. Comment se porte-t-elle?

L’Agence des Normes et de la Qualité se porte plutôt bien je l’avoue. Nous avons réussi le challenge, pas très évident au départ il faut le souligner, de mettre sur pied une infrastructure de qualité et d’élaborer une panoplie de normes permettant de protéger le tissu industriel et économique d’une part, mais aussi et surtout de promouvoir la compétitivité des entreprises et assurer la sécurité des consommateurs d’autre part. Ce qui rentre en droite ligne des missions à nous assigné par le Président de la République il y’a une quinzaine d’années.

8- les partis politiques de l’opposition à travers plusieurs plateformes, optent pour une candidature unique de l’opposition question d’affronter sereinement le candidat de votre parti le Rdpc, au pouvoir depuis 42 ans. Quels commentaires cela vous inspire. 

Je suis heureux de voir cette émulation. Cela participe du dynamisme de la sphère politique camerounaise comme je vous le signifiais un peu plus haut. Mais malheureusement, nous sommes habitués à  ce genre de folklore où  la montagne finit par accoucher d’une souris. Et pourtant nous aimerions bien avoir en face une opposition bien structurée pour rendre la compétition encore plus attrayante, plus disputée. Or aujourd’hui, comme on le dit en Côte d’Ivoire “Il n’y a rien en face, c’est maïs». C’est qui est bien dommage car nous au RDPC nous sommes de vrais compétiteurs.

9 – quelles sont les chances dont disposent ces partis de l’opposition pour renverser le Rdpc

Comme je viens de vous le démontrer, Aucune chance. Nous sommes une machine à gagner les élections. Le RDPC est hyper structuré et ratisse large en permanence. Nous n’attendons pas l’approche des échéances pour aller au contact des populations. L’affaire est déjà pliée.

10-votre message à l’endroit de vos concitoyens pour 2025 

Je leur demande simplement de rester groupés derrière le Président Paul BIYA en continuant à lui témoigner leur soutien. Aussi, d’oser, d’entreprendre, de croire en leur potentialité et de comprendre que c’est ensemble que nous allons développer notre pays et le hisser à la place qu’il mérite.

Bonne fête et heureuse année 2025 à toutes et à tous.

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