Six mois se sont écoulés depuis que le gouvernement a lancé une opération militaire dans la région du Tigré contre une insurrection.
La route sinueuse qui mène à la région du Tigré, dans l’ouest du pays, présente les ruines de la guerre : les restes calcinés de véhicules blindés de transport de troupes, la plate-forme mutilée d’un camion, les murs défoncés d’une zone industrielle.
Des épaves qui témoignent de l’ampleur de la violence en cours dans cette partie de l’Ethiopie. Pays confronté à une crise ethnique qui risque d’avoir des répercussions sur sa stabilité. Les membres de ces milices par exemple sont accusés de commettre des exactions dans l’ouest du Tigré.
« La milice amhara est loin de la politique contrairement au Front populaire de libération du Tigré et à la junte qui nous ont incités à défendre le pays’’, souligne Naga Wagaw, partisans de la milice Amhara.
Le repli identitaire demeure donc un vrai casse-tête notamment à l’échelle des formations politiques pour ce pays de plus de 100 millions d’habitants. Des dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements cette année entre les Amhara et les Oromo, les deux plus grands groupes ethniques d’Éthiopie.
« Tous les partis politiques à base ethnique, comme le TPLF, n’ont adopté que des appellations ethniques. Ils ne s’attaquent pas aux problèmes de la population, comme l’amélioration de son niveau de vie. Ils ne font qu’usurper l’identité du peuple.« , explique Aba Yosief Desta, moine orthodoxe.
Au Tigré, la hache de guerre a été déterrée depuis maintenant six mois. Faisant ainsi payer un lourd tribut aux six millions d’habitants de cette région contraints pour la plupart de quitter leurs habitations. C’est dans ce contexte que le pays s’apprête à organiser des élections nationales en juin.