C’est à l’esplanade du Palais du Peuple, là même où, il ya 41 ans, l’abbé Laurent Monsengwo était ordonné Évêque par le Pape Jean- Paul II que la population congolaise est venue nombreuse rendre un hommage mérité à son Cardinal.
Pour des raisons sanitaires liées au Covid-19, 10 000 places assises ont été aménagées à cet espace ouvert qui pouvait contenir 10 fois plus de monde en temps ordinaire. C’est quasi toute la sphère politique et religieuse du pays qui s’est mobilisée pour participer à cette cérémonie d’hommage. Au premier plan à la tribune, le Président de la République Felix Antoine Tshisekedi assis aux côtés de son homologue Denis Sassou-N’guesso qui a traversé avec son premier ministre et près de la moitié de son gouvernement, les présidents des deux chambres parlementaires et des nombreuses personnalités du Congo Brazzaville.
Au milieu ad’archevêques et évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo ( CENCO), le Cardinal Archevêque de Kinshasa Fridolin Ambongo a reçu, pour concelebrer cette messe, les cardinaux John Onaiyekan, Archevêque Émérite d’Abuja, le Cardinal Philippe Ouedraogo, Archevêque de Ouagadougou et président de la Conférence Épiscopale d’Afrique et de Madagascar ( SCEAM), le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui.
D’autres délégations religieuses venues de N’jamena, Brazzaville, Kigali, Kinkala, Owando ont assisté à cette messe et saluer la mémoire du premier exégète africain choisi par les 9 cardinaux nommés au sein de la Curie Romaine par le Pape François. Dans son homélie, le Cardinal Fridolin Ambongo a relevé les qualités humaines et spirituelles du Cardinal Monsengwo. « Maintenant que cet éminent Pasteur est parti, il nous laisse un lourd héritage. Le meilleur chemin pour honorer la mémoire du Cardinal Monsengwo, c’est de continuer son combat et d’accomplir l’œuvre de Dieu pour notre humanité, dont il n’a été que l’humble serviteur », à prêché me prélat.
Et de poursuivre, « L’œuvre de Dieu dans la situation actuelle de notre pays, c’est de voir le Congo debout, uni et prospère. C’est de voir, grâce au sens de responsabilité de chacun, les fils et les filles de ce grand pays, sans distinction de langues, de tribus, de religions, de classes sociales, se donner la main pour faire reculer les frontières de l’injustice, de l’égoïsme, de l’exploitation des pauvres et s’engager à bâtir dans la paix ce Congo de nos rêves. L’œuvre de Dieu pour la renaissance du Congo mais aussi du continent africain, c’est de voir nos dirigeants ne pas se considérer comme des propriétaires de nos pays mais comme des humbles et fidèles serviteurs pour le bonheur de leurs populations.
La meilleure façon d’honorer la mémoire de ce personnage, c’est de s’engager résolument pour que les richesses immenses dont Dieu a doté notre pays servent réellement au bien de nos populations et non à un petit groupe de privilégiés. Honorer la mémoire du Cardinal Monsengwo, c’est aussi devenir des artisans de paix, de la justice, de l’instauration de l’Etat de droit, pour que le vivre ensemble dans la paix et la réconciliation nationale soit possible au Congo » a conclu le Cardinal Ambongo.
À l’issue de cette messe, les présidents Denis Sassou-N’guesso et Felix Antoine Tshisekedi se sont inclinés devant le cercueil très sobre du Cardinal exposé au milieu de la tribune. Aussi, le Cardinal Laurent Monsengwo a été décoré par le Président de la République à titre posthume, de la médaille de Grand Coordo et admis dans l’ordre national Héros Nationaux Kabila- Lumumba, la plus haute distinction honorifique du pays. Plusieurs prises de paroles se sont succédé à la tribune dont celles du Nonce Apostolique, du président de la Cenco et celle du Président de l’assemblée nationale Mboso Kodia.
Tous retiennent l’image d’un Pasteur dévoué pour son peuple et un » Grand Esprit ». Après cet hommage officiel, le Cardinal Laurent Monsengwo sera inhumé ce mercredi dans la Cathédrale Notre Dame du Congo.
Vincent Eboundane